PÂQUES AVEC LES TOUT- PETITS DE LA RUE.
En début de carême, la communauté de Yaoundé a voulu se faire plus proche du Christ souffrant en apportant un peu de joie aux tout-petits de la rue, qui sont eux aussi enfermés dans le cœur de Jésus. Nous voulions fêter Pâques avec eux, mais à cause d’un imprévu, nous avions dû reporter le rendez-vous.
Mais mercredi dernier, nous avons décidé de mettre nos autres activités de côté pour nous rendre au foyer de l’Espérance. La communauté était représentée par Sœur Florette et Sœur Jocelyne.
En effet, le foyer de l’Espérance est une institution catholique qui se trouve dans l’Archidiocèse de Yaoundé. Au début, ce n’était qu’un seul foyer, mais avec le temps, cette institution s’est constituée en quatre pôles, qui ont pour mission la réinsertion du jeune et de l’enfant dans la société et surtout dans sa famille, à travers la scolarisation ou l’apprentissage d’un métier.
L’initiateur frère Yves, s’était rendu compte que les prisons puisaient abondamment dans la rue. Car nombreux étaient les jeunes qui avaient quitté leur famille pour y élire domicile. Il commença donc à sillonner les rues de la capitale en essayant de créer une relation de confiance avec ces jeunes. Le but était de les orienter plus tard au foyer et ensuite dans leurs familles.
De nombreux enfants dans la rue et de la rue fréquentent ces foyers qui sont aujourd’hui administrés par les pères jésuites. Ceux-ci sont aidés par des laïcs, dont certains sont d’anciens enfants de la rue qui ont réussi dans la vie. Ils sont une semence d’espérance pour leurs frères qui sont encore en situation de rue. Ces derniers font un excellent travail auprès de ces jeunes. Le foyer accueille tous les jours entre 15 et 35 adolescents. Ils viennent si nombreux parce qu’ils sont bien accueillis, écoutés, nourris, soignés, réorientés et pour certains réinsérés dans la société. La rue a une marmaille de victimes et chaque jour, le foyer en délivre quelques-unes.
Les encadreurs nous ont permis de discuter avec les jeunes et de prier avec eux. Nous leur avons apporté quelques vivres. Ils nous ont manifesté leur reconnaissance par un beau chant de gratitude. Ce moment de fraternité nous a aussi fait beaucoup de bien. Nous rendons grâce à Dieu pour cela. Il nous a utilisés comme ses instruments pour apporter la joie au cœur de ces tout-petits qui sont ses frères.
Sœur Jocelyne EBANGA