_ A partir du D19 de nos constitutions : « Pour exprimer leur solidarité avec les pauvres, les sœurs s’engagent à respecter et faire respecter les droits de l’homme et les exigences de la justice. Elles combattent les différentes formes d’égoïsme individuel et collectif » et à partir du livret « Si tu savais le don de Dieu » « Nous nous engageons…. »
SOLIDAIRES… COMMENT ?
1 -« Travailler en partenariat avec d’autres pour être plus solidaire du peuple incarcéré à la prison centrale de Y… »…
Pour cela, j’ai répondu volontiers à l’invitation faite par les membres de la Coopération Européenne, en participant à un séminaire de deux jours, visant le deuxième programme d’Amélioration des Conditions de Détention et Respect des Droits de l’Homme (PACDET II)
Ce séminaire avait pour objectif de faire un diagnostic de la situation sanitaire dans les prisons centrales et de définir des mécanismes de gestion, de contrôle et de réapprovisionnement des médicaments qui seront octroyés par la Coopération Cameroun-Union Européenne.
Participaient à cette rencontre : le délégué national des prisons, les délégués provinciaux , le Régisseur et le médecin de chacun de ces dits établissements, les membres de la Commission Européenne, des religieuses travaillant dans les prisons comme ONG.
Faire un exposé sur les réalités vécues dans ce milieu ne fut pas facile pour moi, compte-tenu des personnalités présentes. Il s’agissait surtout de dire les réalités telles qu’elles se présentent et les difficultés qu’elles entraînent : collaboration insuffisante avec le personnel de l’administration pénitentiaire, non prise en charge pour les détenus devant être hospitalisés pendant leur séjour carcéral ou devant avoir des examens de laboratoire, manque de médicaments entraînant un certain nombre de décès, détournement des médicaments envoyés par le gouvernement quand l’administration en a la gestion. Il fallait noter également l’insuffisance et l’incompétence du personnel, le manque de locaux, de nourriture, le non-respect de la personne, etc…
Certaines réalités ne furent pas toujours bien acceptées par le personnel administratif et pourtant ce ne sont là que réalités que nous vivons au quotidien. Pour les personnes responsables de cet établissement pénitentiaire tout va bien, pas de problème !
Après les différents exposés, nous sommes partis en atelier pour chercher comment gérer honnêtement l’approvisionnement des médicaments. Des solutions diverses furent énoncées. Les membres de l’Union Européenne ne furent pas forcément d’accord sur toutes ces propositions, surtout lorsque la cellule administrative tient à gérer elle-même ce gros stock de médicaments.
La Commission Européenne devra donc décider de la manière dont seront gérés ces médicaments. Ma compagne de travail et moi-même, nous nous battons pour que cette gestion nous revienne pour le plus grand bien des prisonniers, surtout les plus démunis et abandonnés à eux-mêmes, dont nous sommes solidaires.
2 _ A travers le syndicat C.G.L. auquel nous adhérons, nous avons _mené une action pour améliorer notre habitat.
• Nous avons signalé quelques petites dégradations qui pouvaient s’amplifier :
• Un trou dans le mur, près des sonnettes extérieures, risquait de s’agrandir sous les jeux des enfants. Il a été colmaté.
• Un robinet avait besoin d’être changé. L’eau coulait sans arrêt dans la cave. Nous avons signalé ce problème.
• Nous avons demandé que les murs de la cave soient repeints afin d’effacer les nombreux « graffitis ». Une somme a été allouée à cet effet. _ • Dans le hall d’entrée, un simple panneau en contre plaqué recevait les différents avis et affiches à l’attention des locataires. Souvent ils étaient lacérés ou recouverts de feutres. Ce support a été remplacé par un panneau vitré fermant à clé. Par ces actions, si petites soient-elles, nous pensons travailler à rendre notre habitat plus agréable et notre monde plus beau.
3 Cinquante ans d’Amour, d’Espoir et de Vie au pavillon de Métabetchouan (Canada)
C’est ce que nous avons célébré en ce dimanche 26 octobre 2008, au pavillon Métabetchouan, où nous fêtions le 50e anniversaire de fondation.
En effet, la construction de notre pavillon (1954-1958) a été rendue possible grâce aux ressources financières et humaines de la Congrégation, dans un esprit de solidarité et de partage incroyable.
Je vous explique : En 1951, suite à une enquête diocésaine un cri s’est fait entendre : « Les vieillards et les infirmes ont besoin d’être hospitalisés. »
Ce cri, le curé de la paroisse de St Jérôme (Métabetchouan) ainsi que le médecin du village l’ont entendu. Ils en parlent à l’évêque qui leur dit : « assurez-vous d’avoir un personnel religieux compétent et nous verrons. »
Leur compassion les conduit à frapper aux portes de toutes les communautés religieuses mais c’est à la Baie que leur cri est entendu. Les sœurs de nos communautés les invitent à s’adresser à leur Supérieure Régionale qui réside aux U.S.A.
Ils trouvent une oreille attentive et un cœur compatissant près de Mère St-Guirec. En octobre 1954, elle accepte que les Filles de Sainte-Marie dirigent le foyer de St-Jérôme et fait une avance pour commencer les travaux de construction.
Que de difficultés, de déceptions devront affronter ces fondateurs et
fondatrices. Quel bel exemple de solidarité et de partage ! On ne se contente pas seulement d’un partage financier. En février 1955 Sœur Catherine Marie quitte les U.S.A. pour venir diriger les travaux. Comme directrice générale son rôle va être d’une prépondérance exceptionnelle. En 1958, l’hôpital Saint Margaret de Spring-Valley envoie ses meilleures infirmières pour accueillir les premiers malades.
Plus tard, viendront de France, Sœur Saint Charles qui succèdera à Sœur Catherine Marie comme directrice générale en 1962 et Sœur Saint Sylvestre qui siègera au conseil d’Administration comme vice-Présidente.
Le désir de célébrer notre 50e anniversaire vient du personnel et le Comité de Pastorale a entendu ce désir. Nous avons choisi de le célébrer avec simplicité, en action de grâce pour les fondateurs et fondatrices, pour les ouvriers et ouvrières de la première heure et pour ceux et celles qui, année après année font de cet établissement un lieu privilégié d’amour, d’espoir et de vie. Ce fut une très belle journée, préparée et vécue dans la solidarité et le partage, dans l’amitié et la reconnaissance de ce qui a été, de ce qui est et sera.